Si Vienne est associée au Danube, elle a toutefois choisi de tourner le dos à cet insigne fleuve, pour prendre le nom d’une modeste rivière, la Wien. Cela n’a en rien empêché ce fleuron de l’intelligentsia européenne à la fin du XIXe siècle, d’étaler ses fastes le long de prestigieuses artères. Au cœur de la capitale autrichienne trône le gigantesque Palais de la Hofburg, fleuron d’une époque où Vienne était gouvernée par la maison des Habsbourg dont la puissance s’étendait de la Castille aux Indes occidentales. Point d’orgue de la visite du complexe, la Schatzkammer (chambre du trésor) concentre de prestigieux objets, symboliques du pouvoir impérial, tels que la couronne de Rodolphe II et la sainte lance.  Nos rencontres avec les insignes représentants de la famille des Habsbourg, s’achèveront au Palais de Schönbrunn, édifié sous le règne de Joseph Ier (1705-1711), ce dernier souhaitant rivaliser avec le Château de Versailles. Sa décoration intérieure incarne la quintessence du style rococo.

L’incarnation la plus éclatante des fastes de l’opulente aristocratie viennoise réside sans conteste dans les prestigieux édifices culturels bordant le Ring, boulevard circulaire délimitant l’Innere Stadt (la « ville intérieure »). Parmi ces derniers, le Musée des Beaux-Arts, trônant dans un palais dont la somptuosité du décor intérieur n’a d’égale que la qualité des œuvres exposées dans la galerie de peinture. Ainsi en est-il des seize toiles maîtresses signées Pieter Bruegel l’Ancien (Tour de Babel, Chasseurs dans la neige) et de l’énigmatique Atelier du peintre immortalisé par Johannes Vermeer. Sans oublier l’insigne Salle d’art constituée de quelque 2200 objets précieux collectionnés par les Habsbourg. Inauguré en 1869 par l’empereur François-Joseph le Staatsoper (opéra national) fut le premier édifice public construit sur le Ring et un modèle de l’historicisme viennois.

Vienne est également associée à l’une des nombreuses émanations de l’Art nouveau, le Jugendstil. Ainsi débusquerons-nous dans le quartier de Wieden, les façades recouvertes de délicats motifs floraux stylisés en majoliques, dues au talent d’Otto Wagner. Le Pavillon de la Sécession, nous donnera le loisir de décrypter l’un des chefs-d’œuvre de Gustav Klimt, la Frise Beethoven, ornant le sous-sol du bâtiment. En outre, les toiles iconiques de l’artiste sont conservés dans le palais du Belvédère supérieur.

La mythologie viennoise comporte, en outre, son lot de pâtisseries emblématiques, que vous aurez le bonheur de savourer au cours de ce séjour. Ainsi en est-il de la Sachertorte, gâteau au chocolat, tirant l’origine de son nom du mythique palace éponyme.