

Présentation
En 1966, la France panse à peine ses plaies liées au conflit algérien, qu’un film italien vient rappeler la Bataille d’Alger, épisode important et entouré de scandale datant de 1957. Inévitablement la polémique va enfler jusqu’à prendre des proportions étonnantes et provoquer de remous diplomatiques. Objet unique dans l’histoire du cinéma l’oeuvre de Gillo Pontecorvo fait date et en dit long sur les tourments de la France qui perdurent encore aujourd’hui vis à vis de l’Algérie.
Retour sur le destin rocambolesque du Grand tableau antifasciste collectif. Bouleversé par un fait tragique, l’artiste militant Jean-Jacques Lebel prend en 1960 l’initiative d’une grande œuvre collective pour lutter contre les horreurs de la guerre en Algérie.
Septembre 1959, en pleine guerre d’Algérie (1954–1962) : une bombe est retrouvée à la brasserie des Facultés d’Alger, et immédiatement désamorcée. Cinq mois plus tard, Djamila Boupacha, une jeune femme de vingt-deux ans, est arrachée à son domicile, séquestrée et violentée par des militaires et des inspecteurs français. Aucune preuve ni témoin ne permettent de la soupçonner… Et pourtant, elle aurait subi pendant plus de trente jours les décharges d’électrodes fixées à ses seins, sur son sexe et sur son visage, enduré des brûlures de cigarette, des coups, de multiples noyades…
Quelques mois plus tard, traumatisé par cet épouvantable récit, Jean-Jacques Lebel prend le pinceau. Sur le côté gauche d’une toile de cinq mètres sur quatre. Impossible de ne pas penser à Guernica, son message et son exécution. Mais Lebel imagine autre chose… une œuvre collective, sur laquelle ses amis pourraient librement s’exprimer. Dans l’atelier milanais de Roberto Crippa, chacun y va de son envie, entre gueules ouvertes, croix gammée, personnages démembrés… Le chaos des horreurs fascistes se dessine peu à peu, dans une forme brute et spontanée. Magistral.
Violemment retirée d’une exposition à Milan, l’œuvre est confisquée pendant près de 25 ans. Et après bien des pérégrinations, l’œuvre est enfin acceptée en donation par le Musée des Beaux-Arts de Nantes.
Yvan GASTAUT
Docteur en histoire, spécialiste de l’époque contemporaine (XIXème-XXIème siècles). Maître de conférences à l’université de Nice Sophia Antipolis, membre du laboratoire URMIS (Unité de Recherches « Migrations et société ») UMR 205 Université de Nice et de Paris VII.
Joël SCHOLTÈS
Fils de l’artiste Armand Scholtès, Joël Scholtès est un entrepreneur culturel. Il crée sa première galerie d’art contemporain en 1987 à Nice, pendant ses études de philosophie et d’histoire. Après de nombreuses expériences à l’étranger et à Paris il est revenu s’installer en 2000 à Nice où il a ouvert une nouvelle galerie, aujourd’hui installée sous forme d’appartement-galerie. Il est commissaire de nombreuses expositions et est professeur associé à l’Université de Nice Sophia-Antipolis. Il est le co-fondateur, en 2014 de l’association Vu pas vu, association qui a pour but de promouvoir l’art et la culture sur la Côte d’Azur.
Fin connaisseur des acteurs de la vie culturelle (artistes, conservateurs de musées, artisans d’art, etc.), Joël Scholtès vous fera partager sa passion pour l’art et le patrimoine.
Galerie









Informations pratiques
LIEU
Le Palais de l’Agriculture
113 Promenade des Anglais, 06000 Nice

ACCÈS
Tram ligne 2 : arrêt Magnan
Bus ligne 6, 12, 32, 62, 87 – Arrêt Magnan
Parking public Magnan

INTERVENANTE
Yvan Gastaut et Joël Scholtès
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